Rencontre impromptue et fraternelle en terre digoinaise !

Bonjour,

Le hasard, même s’il n’est pas sans danger, parfois fait bien les choses… Allez savoir pourquoi, nous avions décidé avec ma dulcinée de participer à la grande foire aux bestiaux, de Marcigny-les-Oies, à proximité de Trifouilly, à l’ouest de Digoin, terre aride, mais généreuse par excellence. Quand je parle de bestiaux, je ne fais pas allusion aux belles charolaises, ces ruminantes à la robe plus blanche que celle d’une mariée des Carpates, elles qui paissent tranquillement, tout en attendant que les trains veuillent bien passer. J’évoque là les « cagouilles », ces gastéropodes hermaphrodites qui, le printemps venu, dès qu’il tombe une « rogasse », sortent leur maison et montrent le bout de leurs cornes, puisque dans la région l’escargot est roi, la raison pour laquelle il trône sur toutes les tables des environs.

Revenons à nos moutons… Nous voilà arrivés, après un embouteillage monstre dû à une manifestation inopinée d’escargots, fomentée par les leaders des principaux syndicats gastéropodes. Une fois à pied d’œuvre, nous traversons les stands de long en large ou vice-versa, à humer la bonne odeur de farce, sans pour cela nous faire attraper, sans blague ! C’est là, devant nos yeux ébaubis, que nous distinguons deux frêles silhouettes qui ne nous semblent pas inconnues… Ce n’est pas possible, pourtant nous ne rêvons pas, il s’agit bien des Bonnie and Clyde de Gurgy, la Chantal et le Dominique Bur. Le couple, membre du gang Barrow, est grand amateur de bêtes à cornes, lui aussi… Ils ne sont pas venus ici pour « beurrer les sandwiches » ils sont en train de faire leur marché en vue des agapes de Noël, afin de pouvoir régaler la famille et le clan Barrow, c’est certain.

Diantre, mais que faites-vous là ? Et vous ? En fait nous avions eu la même idée, sans nous concerter (nous l’avions juste évoqué à Chissey), quel « zeureux zazard ». C’est donc à quatre (à quatre) que nous continuons à arpenter les allées et déguster à satiété ces pauvres petites bêtes à cornes que nous accompagnons volontiers qui d’un meursault, qui d’un puligny montrachet, qui d’un chablis… Quand tout d’un coup, la foudre s’abat sur nous (rassurez-vous c’est une métaphore !). Nous entendons une voix de stentor, (est-ce l’effet des doux breuvages ?), qui nous est familière et que nous semblons reconnaître parmi les plus de 3.000 badauds présents. Au loin je perçois comme une forme humaine à la stature imposante, avec une tête quelque peu dégarnie sur le dessus… Bon sang, mais c’est bien lui ! Qui ça ? Mais le Christian Monnier, accompagné de sa douce, je veux parler de Marie, son épouse. Nous sommes quelque peu décontenancés mais cela ne va pas durer ! Quand ils nous aperçoivent, tels des danseurs de tango, ils font deux pas en arrière et trois en avant, n’en croyant pas leurs yeux de nous voir ici…

Mais pourquoi êtes-vous ici et pas au zoo ? Et vous, leur dis-je ? Remarquez, eux, ils sont sur leur territoire, puisqu’ils résident à Digoin, alors que nous. Pourquoi ne nous avez-vous pas prévenus ? Quand nous leur disons que nous, non plus, nous ne nous sommes pas concertés, ils sont interloqués par ce « zeureux zazard » qui doit tout au hasard. Ils refusent de nous croire et pourtant…

Bon, les amis, au lieu de pérorer sur le sexe des anges et l’âge du capitaine, si nous allions nous « en jeter un derrière la cravate ». Aussitôt dit aussitôt fait. Alors que les heures défilent et que les escargots commencent à se faire aussi rares qu’une averse de grêle en plein Ténéré, Christian et Marie nous convient chez eux ! Par timidité, tout de go nous refusons. En fait, nous faisons mine car, dans notre for intérieur, nous n’attendions que cela. Surtout, ne le répétez pas ! Devant leur insistance et notre feint refus, nous nous inclinons, de peur que cela ne dégénérât en pugilat général.

Voilà comment, par le plus pur des hasards, nous nous retrouvons tous les six, route des Sables, pour un week-end à prix défiant tout concurrence, en tout inclus et prolongé jusqu’au… lundi après-midi. Durant deux jours la gastronomie fut présente à chaque instant tout comme la fraternité. Nous en avons profité pour appeler Jean-Claude Cormier, tout le monde ayant pu lui dire un petit mot. Nous avons également téléphoné à des copains que nous ne voyons plus et qui ne viennent pas ou plus au banquet. Nos appels à « un ami » n’ont pas été vains, puisque parmi ces copains que nous n’avons plus vus depuis plusieurs années, la plupart nous ont promis que, cette année, ils allaient venir à Chissey-en-Morvan.

Alors que nous aurions pu passer un triste week-end à Montrodeix ou à risques à Zuydcoote, nous avons su et pu profiter d’un super week-end à Digoin, en compagnie de Christian et Marie et une partie de la fratrie Monnier, toujours aussi accueillante et altruiste. Ah, j’allais oublier les Bonnie and Clyde, le couple le plus glamour de Gurgy, que dis-je de l’Yonne, la Chantal et le Dominique. Parfois le hasard ne fait pas bien les choses, là nous pouvons dire, que ce n’est pas le cas !

Guylem Gohory

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