Présentation du 50e banquet à Saint-Fargeau

Bonjour,

Cette fois-ci nous y sommes, c’est la 50e édition, un demi-siècle nous contemple au niveau de notre banquet du Morvan, initié en 1969, par l’ami Philippe Lazarowitch, et organisé à Dun-les-Places, le 19 août, en présence d’une quinzaine de copains… Depuis, comme l’a si bien dit le président Mac Mahon, que d’eau que d’eau a coulé sous les ponts, plus aucun d’entre nous ici (du moins je le pense) ne peut témoigner de la première édition.

Tout ça me rappelle étonnamment la fratrie des anciens combattants, ceux de la 1re Guerre et, bientôt, ceux de la Seconde, les témoins de la Grand Histoire qui disparaissent à tout jamais. Pour d’autres raisons, bien moins dramatiques, nous aussi nous avons un devoir de mémoire envers nos anciens d’Alembert, ne l’oublions jamais. C’est pour cela, qu’en votre nom à tous, je voudrais que nous saluions notre ami Lazarowitch pour cette idée géniale qui, 50 ans après, nous permet de nous retrouver ici, à Saint-Fargeau, pour célébrer la cinquantième édition du banquet du Morvan et que nous l’applaudissions pour son « œuvre ».

J’irai même un peu plus loin dans la réflexion, n’ayons pas peur de se lâcher. Selon moi, si le banquet du Morvan n’avait jamais existé je ne sais pas si notre association, notre « vieille dame », serait encore ce qu’elle est aujourd’hui ? À ce stade, je préfère rester énigmatique, d’autant plus que je sais que le doute fait vivre, contraire à la certitude !

50 éditions, ça représente des kilomètres d’asphalte « avalés », des cris d’orfraie et des scènes de ménage pour trouver l’endroit dans ce « foutu bled », des nuits d’hôtel, des coups de chaleur, des maux de crâne, bien fait, tu n’avais qu’à pas tant boire. Des rencontres amicales, des retrouvailles émouvantes, des surprises, des palabres, des discussions de comptoir à n’en plus finir à disserter du bon vieux temps, parfois du sexe des anges… Que de souvenirs impérissables enfouis dans notre subconscient mais qui, allez savoir Charles, ressurgissent comme par enchantement. Depuis le 19 août 1969, que d’émois, que d’allégresses, voire de peines…

Combien de « A la santé du confrère » entonnés et qui ont résonné bien au-delà des frontières du Morvan, puisque le banquet éponyme ne s’est pas toujours déroulé dans le Morvan, il lui a fait des infidélités mais a conservé son nom puisque ces nombreuses maîtresses n’ont jamais voulu accepter le divorce. Il s’est délocalisé dans des contrées voisines, le Bourbonnais, le Cher, la Côte-d’Or, la Sologne, l’Yonne, la Puisaye avec, à chaque fois, des organisateurs différents. Justement, parlons-en de tous ces gentils organisateurs qui ont bien voulu, chaque mois de juillet, garantir la réussite de ce grand rendez-vous alembertin, même si aujourd’hui, il devient difficile de trouver ces GO.

Dorénavant, mes doux agneaux de pré-salé, le plus difficile commence pour nous. Eh ! oui, il va nous falloir redoubler d’énergie, d’ingéniosité, si nous voulons être sûrs, dans 50 ans, de tous nous retrouver pour fêter la 100e édition. Je compte sur vous pour entretenir la flamme et réserver la date dès aujourd’hui sur vos agendas, afin d’être certains d’avoir votre rond de serviette ce jour-là. Vous viendrez, j’en suis convaincu, en juillet 2069, vêtus de vos habits de lumière, chaussés de vos pantoufles aérodynamiques, à triple semelles compensées, vos fauteuils roulants sur coussin d’air, à conduite autonome, vos déambulateurs à propulsion hydrogène, gérés par l’intelligence artificielle, vos dentiers hélium luminescent à mémoire de forme, vos bras en carbone interchangeables, vos oreilles 3D, vos yeux de lynx et toujours aussi alertes !

Après cet intermède, revenons au présent, puisque le passé nous fait penser au futur. Le 13 juillet 2019 est un jour qui doit rester graver dans le marbre et les établis du grand livre de l’histoire de notre mutuelle, devenue, depuis, association. Oyez gentes dames et gentils damoiseaux, portons haut, mais sans ostentation, l’étendard alembertin, celui de pouvoir nous compter encore si nombreux malgré les troupes quelque peu vieillissantes et toutes ces personnes qui ne peuvent plus venir.

C’est à elles et à eux que je voudrais rendre hommage, à celles et ceux qui ont disparu, celles et ceux dont la santé est déclinante, à celles et ceux qui, durant des décennies, ont honoré de leur présence le banquet du Morvan. Du fond du cœur, au nom de l’association, merci à vous toutes et tous, nous pensons toujours à vous, c’est encore plus vrai aujourd’hui.

J’ai souhaité que tous les anciens présidents, encore vivants, soient là, hélas ce n’est pas le cas. Ceci m’amène tout naturellement à saluer un ancien président en la personne de l’ami André Auriol, pourtant pas au mieux de sa forme, mais qui, pour cette 50e édition, a pris sur lui pour être présent parmi nous, grâce l’altruisme de la famille Hulewicz qui s’est occupé du covoiturage. Merci mon cher André Auriol, heureux que tu sois ici, ça me fait chaud au cœur et je ne suis pas le seul.

Avec Francis Fidelaine, dont je salue la présence également, en fait, nous sommes trois anciens et encore présidents aujourd’hui à être présents au banquet du Morvan, c’est déjà bien, notamment parce qu’il paraît qu’une fois à la retraite de président d’Alembert, nous n’avons droit à aucun avantage ni autre retraite chapeau. Franchement, ce n’est pas juste tout ça, si on veut susciter des vocations, il va falloir que l’Assemblée vote un statut spécial comme pour les députés.

Afin de ne pas me perdre en circonvolutions sémantiques et raccourcir mon propos, je tiens à vous remercier toutes et tous de votre présence. Une pensée pour la plus alembertine des Alembertins, Anne-Marie Godfroy, 44 ans passés à d’Alembert, et qui, une fois encore, est avec nous. Merci également à Dominique et François Mainez, Alembertins de cœur, eux aussi. Grand merci à tous les amis de la fratrie alembertine, les fils ou filles de, les enfants, les frères et sœurs, belles-sœurs et beaux-frères, enfin toutes les familles qui accompagnent les Alembertins, vous êtes les amis de nos amis, donc nos amis.
Je tiens à saluer les familles Pillard, Chrétien et Regnault qui nous font le plaisir, à nouveau, d’être parmi nous. Au nom de l’association, je vous en remercie, vous êtes ici chez vous au sein de la grande famille alembertine, votre famille. J’ajouterai le retour des familles Ma Bire, pardon Houssin et Marinetti tout exprès pour cette 50e.

Je voudrais saluer, également la venue, pour la première fois au banquet du Morvan de plusieurs nouveaux. Le premier c’est « Mon » Champion, je veux dire l’ami Jean-Pierre. Jean-Pierre, hormis qu’il est un champion, est avant tout, un homme de lettres. Après avoir trimé, ès qualités typographe, à associer les lettres dans un composteur, il s’est préposé à distribuer les lettres dans les boîtes de ses congénères.

Le second de ces druides de la varlope, de la gouge, des tenons et mortaises, un véritable artilleur qui peut vous mettre en joue, mais n’en fera rien puisque justement il s’agit de Jean-Marc Jou, ébéniste de talent, sculpteur sur bois, ancien sportif et Alembertin depuis 1970, qui nous a rejoints voici quatre ans.

Les trois autres, je vais faire attention à mon propos, s’apparente à un véritable Klan, une organisation suprémaciste blanche, vous savez les 3 K comme Ku Klux Klan. Ici ni Ku, ni Klux, ni Klan, puisqu’il s’agit des trois frères Kahia, par ordre d’ancienneté, Kamel, Serge et Denis. Si tous les Alembertins pouvaient avoir au moins trois frères, nous serions plus nombreux, mais ce n’est, hélas, pas le K.

Je salue la présence d’un ptiot gars de l’Allier, en la personne de Jean Maciolak, jeune éducateur à d’Alembert, avec Jo Mineau, l’homme aux bastos, à l’époque des années sous les pavés la plage, où il était interdit d’interdire, celle de Dany le Rouge devenu vert depuis ! À tous, au nom de l’association, je vous souhaite la bienvenue et, j’espère, que cette première ne sera que le début d’une longue série.

Je n’oublierai pas, non plus, pour éviter les représailles et autres sévices (on garde le meilleur pour la fin), de saluer la présence d’une sémillante dame, qui a du mal à dire oui, non pas qu’elle dise toujours non, mais elle préfère dire vi. Vous avez trouvé de qui je veux parler, non, vi… Je tiens à saluer, disais-je, Danielle Weber, la joyeuse et toute jeune présidente de l’AEPAPE, accompagnée d’amis, notamment d’André, un ancien de Le Nôtre qui, dorénavant, cultive son jardin secret à d’Alembert.

N’oublions pas tous nos amis malades ou souffrants qui, hélas, ne peuvent plus venir. Je pense, notamment, au risque d’en oublier, vous me pardonnerez, à Jean-Claude Beier, Alain Benedetti, Sylvain Claude, Jean-Claude Cormier, Denis Chapuis, Roland Deshayes, Pierre Hilperthauser, Jacques Petitjean-Légerot, Jacques Tiriou et Henri Wiszniak et tant d’autres. À tous, en votre nom, j’adresse mes encouragements et les assure, modestement, de notre soutien alembertin.

Voilà les amis, une cinquantième édition qui s’annonce, à n’en pas douter, comme un grand cru que l’on pourra conserver longtemps en cave avant de le déguster. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de passer une excellente journée. Avec Colette, Marie-Thé, Gérard et Patrick nous avons fait le maximum pour que tout soit parfait, même si l’excellence est, comme la ligne d’horizon, difficile à atteindre, sachons rester à notre place, c’est-à-dire humbles. Comme toujours, nous avons essayé, tout comme Rodin, de penser au moindre détail, afin qu’aucun grain de sable ne vînt enrayer les rouages de cette belle machine. Il est important, voire primordial, que cet anniversaire se déroulât, même si nous ne sommes pas à Beaune, sous de bons auspices.

En un mot comme en cent, je devrais dire en 50, nous formons le vœu pour que vous ne soyez pas déçus et qu’à la sortie vous soyez ravis de votre journée, d’autant plus que vous ayez envie de revenir ces 50 prochaines années.

Bon appétit, joyeux 50e banquet à toutes et tous, vive l’association d’Alembert !

Guylem Gohory

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