En sommeil rêveur, l’esprit du poète vagabonde,
Il navigue sur les flots d’une fièvre profonde ;
Dans la nuit étoilée, il accoste sur une île,
Attiré par l’aubade des musiciens à sainte Cécile.
Sous la baguette magique du maestro,
Chaque instrument joue en solo.
Le poète attentif, écoute cette symphonie divine
En pensant que le monde entier l’imagine,
Avec le tambour rassembleur de la liberté,
Le clairon fanfaron de l’égalité,
La trompette prôneuse de la fraternité,
Le juste saxo de la profonde vérité,
Le violon charmeur onusien de la paix,
Le hautbois digne porteur du respect,
La clarinette d’amour et la flûte de la tendresse,
La guitare de la justice, la harpe de la sagesse.
Le populaire accordéon, ce valseur de la tolérance,
Nous transporte au bal de l’espérance.
On y retrouve tout le voisinage
Dans une valse tourbillonnante qui chasse les nuages.
La pâle clarté du jour naissant efface le rêve de la nuit.
Les partitions s’envolent, le maestro s’enfuit.
Désertée l’île de l’espérance, au décor artificiel,
Seule une dernière étoile scintille dans le ciel.
ROBERT RAYMOND